
Le monde de l’enseignement voit depuis quelques années se developper la Classe Inversée. Un beau jour, E&N a vu naître des activités destinées à cette nouvelle pratique. Nous avons donc demandé à certains de nos auteurs de nous expliquer en quoi consiste pour eux la classe inversée. Et nous n’avons pas été surpris d’entendre les mots : motivation, autonomie, confiance en soi ou encore créativité pour décrire ce qui se passe lorsque l’on a décidé d’adopter cette pratique. Si vous voulez contribuer, il est encore temps ! Il suffit de répondre ce petit questionnaire.
La classe inversée : effet de mode ou changement de l’enseignement en profondeur ? Venez vous faire votre propre opinion au premier congrès francophone classe inversée : CLIC 2016 ! Pour découvrir, partager, échanger et mutualiser sur les pratiques de classe inversée dans la francophonie du primaire au supérieur, inscrivez-vous, c’est ouvert à tous ! Il s’agit d’un congrès collaboratif : c’est VOUS qui en faites toute la richesse, donc n’hésitez pas également à proposer une contribution ! Pour vous inscrire, c’est par ici, mais attention c’est jusqu’au 02 mai 2016.
Comment expliqueriez-vous la classe inversée à votre grand-mère ?

« Mamy,
La classe inversée, c’est faire en classe ce qui nécessite l’aide du professeur et/ou des camarades (exercices, manipulations…) et à la maison ce qui ne nécessite pas d’aide (prise de notes, film à visionner, texte à lire…).
Bien sûr, le professeur contrôle que les élèves ont compris le cours (qu’ils ont découvert par une vidéo à la maison) ou par un QCM transmis par internet. »
Christine Moreels – SVT – 1°S
« Le professeur, tout en suivant le programme, propose des activités aux élèves qui peuvent communiquer leurs résultats comme ils le souhaitent : texte, carte mentale, schéma, vidéo. Avant de venir en classe, des activités très courtes peuvent être proposées.
C’est une pédagogie qui permet de favoriser les échanges professeurs-élèves, l’autonomie, la confiance en soi, la créativité, l’acquisition de son savoir.
Il y a un site sur lequel les élèves peuvent retrouver la trace de ce qui a été fait en classe. Ils peuvent souvent tout refaire à l’infini…C’est aussi un moyen pour le professeur de faire plus de science et de proposer des activités en dehors de l’école pour les élèves qui veulent aller plus loin. »
Virginie Marquet – SVT – Lycée et collège
« Je veux réduire les inégalités sur le travail à la maison. Donc on fait les exercices et une grande partie des révisions en classe. À la maison, les élèves font du travail (quand même) qui ne nécessite pas une aide dans ma discipline. Bien sûr, les parents sont toujours là pour suivre leur enfant mais ils n’ont plus besoin de jouer les profs (ou pas), l’élève peut travailler seul. Et comme c’est un travail facile et ludique, ils sont plus motivés. »
Karine Billaut – H-G-EMC – Lycée et collège
Côté élèves, ils cartonnent déjà ? Dites-nous tout !

En classe, le partage de connaissances, d’astuces entre les élèves est très intéressant. Les questions posées par les élèves sont plus pertinentes après le travail préparatoire qu’à chaud, en cours « classique ». Le travail individuel sur tablette permet à chaque élève de trouver son rythme et favorise l’entraide.
Les parents sont très intéressés (et jaloux ?) par la méthode, certains visionnent les vidéos en famille… »
« Cette pédagogie fonctionne très bien avec les élèves en difficulté puisqu’ils peuvent tout refaire à la maison et travailler à leur rythme.
L’autonomie fait peur aux très bons élèves qui sont souvent très scolaires et préfèrent répondre à une consigne que d’être acteur dans leur apprentissage. Les laisser se » dépatouiller » leur fait très peur.
Dans la classe inversée, la confiance des parents envers le professeur est primordiale. Il y aura des hauts et des bas puisque cette pédagogie balaye plus de 10 compétences qui sont non académiques. C’est souvent la première fois que les élèves sont évalués dans ces domaines et non pas seulement sur le plan académique : créativité, autonomie, travail en groupe, esprit critique, relation avec les autres, utilisation des outils numériques, communication etc… Mais au final, ils en sortent grandis, autonomes, fiers d’avoir réussi dans certaines tâches. »
Reviendriez-vous en arrière et pourquoi ?

« Non, pour moi l’essayer c’est l’adopter ! Même si, suivant la classe (son niveau, son implication, ses difficultés), je suis amenée à revoir la progression (notamment en seconde cette année, je pratique pour la 2° fois et modifie en fonction de la participation ou plutôt de la non participation…) »
Christine Moreels – SVT – 1°S
« Je n’ai jamais fait de cours magistral. Je n’ai jamais été à l’aise. Faire la classe inversée balaye ce problème. Je suis très souvent assise à côté des élèves en classe. Je me sens mieux à côté d’eux que devant eux. C’est la raison pour laquelle je ne pourrais pas revenir en arrière.
Un élève m’a dit une fois : « Je viens à l’école pour faire ce que je ne peux pas faire seul à la maison ». Ce fut le déclic qui a confirmé ce que je ressentais. »
Virginie Marquet – SVT – Lycée et collège
« Jamais ! Pourquoi ? Il y a 10 ans, j’ai passé le CAPES pour être prof et je n’ai l’impression de faire ce métier que depuis que je suis en classe inversée. J’étais à deux doigts de faire autre chose quand j’ai rencontré cette pratique. Je vais en cours avec un immense plaisir et je me sens totalement à ma place à côté des élèves. »
Karine Billaut – H-G-EMC – Lycée et collège
Si vous utilisez E&N, comment l'outil s'adapte-t-il à la classe inversée ?

« J’utilise E&N principalement pour des révisions avant DS car je réalise mes autres exercices (QCM, phrases à trous…) sur l’ENT qui m’envoie les résultats de mes élèves et me permet d’élaborer la séance suivante d’après les problèmes et les difficultés rencontrées. »
Christine Moreels – SVT – 1°S
« J’utilise Education & numérique à distance :
– Quand j’ai besoin de réactiver des connaissances antérieures utiles à la séance réalisée après en classe. Soit j’utilise le QCM après avoir visualisé une vidéo, lu un texte ou un exercice glisser-déposer avec des définitions.
– Quand je veux qu’ils visualisent des tutoriels utiles en travaux pratiques. Ex : utilisation du microscope.
– Comme outil d’autocorrection : tout le savoir à acquérir est rédigé en texte à trous. Les élèves les plus rapides le font en classe en autonomie. Les autres à la maison. Ces élèves devront venir poser une question quand ils n’ont pas réussi à compléter un trou. Cela signifie qu’ils n’ont pas compris.
– Comme outil de révision surtout en classe à Bac.
Virginie Marquet – SVT – Lycée et collège
Plus qu’une méthodologie, il s’agit d’une philosophie qui nécessite de modifier ses pratiques pour permettre aux élèves de devenir acteurs de leur propre apprentissage ! Pour vous lancer, de nombreuses ressources sont répertoriées ici, et dans le Catalogue E&N.
Virginie Marquet et Christine Moreels se servent régulièrement d’E&N pour faire la classe inversée. L’insertion de vidéos, d’images, de quiz et d’autres exercices dans leurs ressources, aident les élèves à assimiler les connaissances à leur rythme. Voici deux de leurs activités !
Si vous voulez en savoir plus, on vous invite à faire un tout sur le site Inversons la classe ! et à regarder la playlist qu’on a créée exclusivement pour vous 😉
Si vous vous sentez prêt, on vous attend, commencez à créer vos activités avec E&N !
